dimanche 16 octobre 2016

Des soucis...Et des joies.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 Pas mal de soucis nous occupent en ce moment..J'ai hésité à communiquer là dessus mais je crois que c'est en partageant aussi ces embûches sur le chemin qu'on peut apprendre des autres, et avancer.
Nyméria a retrouvé progressivement depuis la rentrée des problèmes de comportement qu'on avait vu émerger l'an dernier avec l'école..Et qui avaient disparu cet été. Nous sommes convaincus qu'une partie de ces comportements est lié à des douleurs physiques (amygdales à priori, mais peut-être autre chose), on voit bien que par moment elle est mal, et que sous antalgiques, elle devient comme par miracle beaucoup plus calme et joyeuse. Mais il y a probablement autre chose qui s'exprime là dedans, elle ne semble pas douloureuse en permanence non plus...Ça lui nuit beaucoup coté intégration sociale, et donc en premier lieu à l'école, ainsi que dans ses relations avec les autres enfants.Pour le moment nous pensons que les nombreux changements survenus à cette rentrée et la confrontation à sa différence à l'école (+ une certaine intolérance au bruit, à l'agitation) peuvent constituer un début d'explication (la première réponse étant donc de lui laisser du temps, tout en lui proposant des activités qui font remonter son estime de soi et qui l'apaisent).Je commence aussi à lui reparler de sa naissance et de sa première année, en lui montrant des photos. L'autre jour elle s'est endormie juste après, comme apaisée.

Je suis allée mercredi à une conférence sur les troubles du comportement (Leonard Vannetzel ) qui m'a appris quelque petites choses assez intéressantes sur le sujet. Par exemple, du coté des terrains vulnérables , on trouve beaucoup d'enfants ayant eu des problèmes précoces d'oxygénation du cerveau. Nym avait un cordon trop court, et à la naissance elle a eu un problème de ce type.Cela peut jouer sur la partie du cerveau qui gère l'inhibition (intellectuelle : s'empêcher de). La bonne nouvelle, c'est qu'entre 4 et 6 ans il y a une maturation très forte de cette partie du cerveau, et qu'on peut très bien travailler dessus de différentes façons : en différant les récompenses, en jouant à 1-2-3 soleil...Tout ce qui implique le fait de s'empêcher consciemment de faire quelque chose.

Le psychologue proposait aussi 10 actions pour avancer face aux troubles :
-"Voir le verre à moitié plein" : faire toujours des feedbacks positifs à l'enfant pour rompre le cercle vicieux, se concentrer sur ce qui va bien et le souligner encore et encore.
-Créer une alliance solide entre les aidants (école comprise) dans un cadre ferme.
-Promouvoir une compréhension commune de la problématique.
-Inscrire un projet dans une perspective temporelle. Ce sont des comportements qui nous projettent dans l'immédiateté ("il faut que ça s'arrête !") mais ils ne vont pas s'arrêter du jour au lendemain. Il faut se laisser du temps : faire un point à j+ 3 mois, puis à j+ 6 mois, et tout faire pour que les choses s'améliorent dans l'intervalle.
-Accepter les parcours en dents de scie. Les rechutes sont normales, surtout dans des périodes de transition, toujours difficiles pour les enfants (pour nous aussi d'ailleurs). Ne pas s'accabler et regarder surtout le chemin accompli.
-Gérer le temps, les délais, les transitions (repères visuels utilisés avec les enfants porteurs d'autisme par exemple), éviter l'imprévu ou le prévenir du mieux qu'on peut.
-Ne pas brûler toutes ses cartouches en même temps : il existe beaucoup d'outils pour aider à gérer les problèmes de comportements, attention, ne pas les utiliser tous à la fois.
-Faire preuve de créativité (si l'enfant est plus concentré quand il s'agite, le faire travailler debout, sur un ballon, etc...Adapter à l'enfant).
-Jouer avec les défis (plutôt que de contraindre l'enfant, le mettre au défi de).
- Utiliser les écrans à la maison avec parcimonie (pas la cause de troubles mais peut les majorer en cas d'excès).
De manière générale, jouer sur la motivation de l'enfant avant tout, et le mettre en position de réussite.

J'ai un peu discuté de Nyméria avec l'intervenant à la fin, pour lui il serait important de travailler la communication, l'expression (pas forcément verbale), il pense que son comportement pourrait être lié à une frustration de ce coté là...J'avoue que je m'interroge sur le fait de développer la communication par signe ou pecs dans la mesure où elle progresse bien en lange parlé (on a des "je veux du pain"," s'il te plait.", "c'est génial", "arrête"...), mais ce point de vue me semble très censé. Et puis il m'a recommandé de faire avec elle des choses qui lui font super plaisir (j'aime ce genre de conseils :).
Bref, pas mal de pistes de travail et surtout un regard positif et dynamique.Ce que n'ont pas tous les professionnels, mais j'en reparlerais quand tout cela sera un peu démêlé (sans s’appesantir là dessus, grosse colère la semaine dernière envers une pro qui lâche Nym et décrit devant elle tout ce qui ne va pas...Résultat, une petite fille au visage tout triste et une maman bouleversée.)

Pour ce qui est du travail à la maison..Chouquette est toujours partante donc on continue, sauf les jours ou je ne la sens pas disponible pour ça. Elle arrive maintenant à travailler seule sur sa chaise (avant je l'avais sur mes genoux), et c'est aussi un progrès important (je la prend sur mes genoux quand je lui propose quelque chose de nouveau, pour la rassurer). On a continué nos boucles (fiches "roule galette" inspiré par le livre de me Dumont, je chante la chanson pendant qu'elle fait les boucles), et la phonologie, puisqu'elle aime bien. On a commencé aussi à tracer dans le plateau de sable, activité qu'elle refusait il y a quelque temps : je fais une guidance physique pour tracer la lettre (après passage sur la lettre rugueuse), et après elle trace ce qu'elle veut, avec le doigt ou avec un bâton. Pour les activités d'automne, on a trié les noix et les noisettes (elle s'est très bien débrouillée avec la pince alors que les noisettes sont tout de même assez ardues à saisir), et fait en plusieurs fois une petite composition d'un arbre en automne : peinture du tronc, puis collage de papiers crépons (colorés pour faire un autre fond au départ) et tamponnage de peinture dorée. Je fais des micros séances pour la peinture, car elle est de nouveau réticente.Un peu de coloriage sur les couleurs (supports très mignons trouvés chez Hugo l'escargot :http://www.hugolescargot.com/coloriages/couleurs/
Petit jeu aussi pour travailler la musculature des doigts mais aussi la notion de "chacun son tour": faire sauter des pompons agrippants en visant un récipient..Très sympa (on redit le nom des couleurs aussi).
Et bien sûr on essaie de sortir sous les arbres dès que l'on peut pour profiter des belles couleurs de l'automne et récolter quelques trésors.On prépare aussi activement Halloween, mais je ferais un prochain post dessus, je pense :)

2 commentaires:

  1. Bonjour
    j'ai adoré votre petit compte-rendu sur la conférence des troubles du comportement, beaucoup d'optimisme et de petits exercices concrets, c'est chouette!
    Je vois que vous vous interrogez sur la nécessité ou pas des signes ou des pictos avec Nyméria. Je vous livre notre expérience! :)
    Pour rappel notre puce Ambre a 4 ans est porteuse de T21 et diabétique insulino dépendante. Elle va à l'école 5 matinées par semaine dont une sans AVS. Elle parle peu mais commence à associer 2 "notions" ou 2 mots. (papa parti, veux pas, veux dodo, etc) Mais on voit quotidiennement que dans les phases de frustration ou de vive émotion, Ambre a immédiatement recours aux signes (elle signe alors la peur, la fatigue, l'envie -encore-, le jeu) et de temps en temps (nous en sommes aux débuts!) lorsque les mots et même les signes sont trop inaccessibles pour elle (quand les émotions la submergent-colère trop élevée, profonde tristesse, ou trop grande joie aussi) les pictos l'aident à tisser un lien communicatif avec nous. C'est encore moi qui les lui propose (elle ne va pas les chercher seule) mais je sens que devant les images, elle arrive à canaliser le flux d'émotions pour me montrer physiquement sur une image comment elle se sent et ensuite à l'aide toujours de photos, pictos on rétablit une communication. Je crois vraiment que pour Ambre en tous cas, ces 3 modes de communication se complètent bien sans que la parole ne soit lésée. L'orthophoniste d'Ambre a la même vision que nous et du coup me demande régulièrement de lui montrer les signes pour qu'elle soit sûre d'avoir les mêmes! Même la maîtresse et l'atsem s'y sont mises un peu! Voilà je voulais vous apporter mon expérience, merci encore de m'apporter la vôtre à chaque article!
    Bonne journée et pleins de bonnes ondes à Nym! :)

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    1. Merci beaucoup pour ce partage Lily ! En ce moment je me plonge effectivement dans le makaton...On avait fait un peu avec elle quand elle était petite, mais pas assez..Je crois aussi que c'est une bonne piste, pour le moment je commence donc j'ai encore du mal à penser aux signes de façons naturelle...Mais je m'y colle :) Les pictos on s'en sert déjà un peu aussi, comme aide au langage comme vous (pour le oui/non, pour les séquences..Un peu les émotions...)Je vais insister sur ces deux pistes, merci pour ce témoignage et bises à Ambre!

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